Offre de Post-Doctorat en Archéologie

Sujet de recherche

L’industrie lithique Middle Stone Age du site de Missira III, Vallée de la Falémé, Sénégal.

Conditions d’engagement

• Être titulaire d’une thèse de doctorat en archéologie depuis moins de 5 ans,

• Avoir déjà travaillé sur des industries lithiques du Middle Stone Age ou du Paléolithique moyen,

• Avoir d’excellentes aptitudes à travailler en équipe,

• Maîtriser les langues française et anglaise (oral et écrit),

• Résider à Genève ou environs proches lors du contrat.

• Barème salarial du Fonds National Suisse (FNS)

Candidature

Une lettre de motivation, deux lettres de recommandation et un curriculum vitae détaillé sont à envoyer avant le 1er septembre 2023 à Dre Anne Mayor (anne.mayor@unige.ch) et Dre Katja Douze (katja.douze@unige.ch)

Institution hôte

Laboratoire d’Archéologie africaine et Anthropologie (ARCAN), Section de Biologie, Faculté des Sciences, Université de Genève. Lien : www.arcan.unige.ch

Intégration du Post-Doctorat dans le projet Falémé

Le programme de recherche « Peuplement humain et paléoenvironnement en Afrique – projet Falémé », en cours depuis 2012 au Sénégal oriental, rentre actuellement dans sa dernière phase. Ce projet se distingue par une approche interdisciplinaire des dynamiques culturelles et techniques à l’œuvre sur le temps long dans la vallée de la Falémé, du Pléistocène à l’époque subactuelle. La dernière phase du projet s’articule autour de 4 axes thématiques majeurs : 1) l’Acheuléen dans la vallée de la Falémé ; 2) la transition Middle Stone Age (MSA)/Later Stone Age (LSA) et la caractérisation des différents faciès LSA entre la fin du Pléistocène et l’Holocène, 3) la variabilité technologique et culturelle de la métallurgie du fer du 1er millénaire BCE au 1er millénaire CE ; 4) les sociétés périphériques de la Falémé pendant la période des empires médiévaux. Le post-doc proposé rentre dans le Thème 2. La période de transition qui voit la disparition du MSA et le développement d’industries à microlithes du Later Stone Age (LSA) s’articule autour d’une phase d’instabilité climatique majeure qui s’exprime de manière la plus extrême durant le Dernier Maximum Glaciaire (DMG), au cours de l’OIS 2, et qui semble affecter les populations humaines de manière variable d’une région à l’autre de l’Afrique en fonction des zones écologiques occupées. Dans les zones d’Afrique de l’Ouest aujourd’hui caractérisées par les savanes guinéennes, soudanaises et sahéliennes, le MSA, qui est relativement bien documenté à partir d’environ 70 ka sur plusieurs sites du complexe d’Ounjougou au Mali (Soriano et al. 2010 ; Tribolo et al. 2015 ; Chevrier et al. 2018), à Tiémassas au sud de Dakar au Sénégal (Niang et al. 2018, 2020), ainsi qu’à Missira III et Toumboura III dans la Vallée de la Falémé (Chevrier et al. 2018 ; Mayor et al. 2018 ; Schmid et al. 2021), persisterait jusqu’au début de l’Holocène sur plusieurs sites au Sénégal, notamment à Saxomununya localisé en amont de la Vallée de la Falémé et daté par un terminus post quem vers 11.6 ka (Scerri et al. 2016, 2017, 2021). Parallèlement à cette persistance du MSA, le LSA qui est documenté par très peu de sites dans les zones de savanes, apparaît pleinement développé seulement après le DMG, dans des conditions qui deviennent plus humides. Dans la Vallée de la Falémé, nous l’identifions entre 16 et 12 ka à Toumboura I (Chevrier et al. 2018), Toumboura I-2017 et Ravin de Sansandé (Ndiaye et al. in Mayor et al. 2019, 2020, 2021 ; Ndiaye et al. in prep) où il se manifeste par des industries à microlithes géométriques typiquement LSA. Un des focus (Pruvost thèse en cours) est de caractériser et comprendre la question de la « perte de technicité » pressentie au travers d’assemblages chronologiquement compris entre les industries MSA pré-DMG (Schmid et al. 2021), et les industries LSA post-DMG lamino-lamellaires à pièces à dos (Ndiaye et al. in prep). Un autre objectif essentiel est de revenir sur la caractérisation des sites MSA de la Vallée de la Falémé qui, bien que peu nombreux, pourraient permettre de savoir si le MSA montre une grande stabilité au cours du temps à l’image de Tiémassas, ou si à l’inverse le MSA de la Vallée de la Falémé montre des différences drastiques d’un site à l’autre sur la chronologie courte de l’OIS3, à l’image d’Ounjougou. La compréhension de ces dynamiques préexistantes permettrait, à plus large échelle chronologique, de mieux appréhender l’effet du DMG sur les comportements culturels des populations et les processus de développement du LSA dans la région.

Teneur du post-doctorat (5 mois)

Dans le cadre du post-doctorat, il s’agit de contribuer à cette thématique majeure du projet en menant à bien l’analyse lithique du site Middle Stone Age de Missira III datant de l’OIS3, pour lequel les données archéologiques de terrain ainsi que les données chronologiques et paléoenvironnementales sont déjà acquises. Cette étude portera sur un corpus de < 1’500 artefacts lithiques, et devra rendre compte en détail des aspects technologiques et typologiques, et devra combiner l’approche qualitative à l’approche quantitative par l’analyse des attributs. Le Post-doctorat inclut également la rédaction d’un article scientifique dans une revue internationale indexée qui rendra compte des résultats de l’étude en Anglais. La/le post-doctorant-e devra travailler en étroite collaboration avec les spécialistes engagés dans cette thématique (lithicien-nes, géomorphologues, géochronologues) qui l’épauleront sur les questions contextuelles et sur les problématiques.