Membre de la SCNAT

L'organisation faîtière des anthropologues en Suisse représente les intérêts de la discipline vis-à-vis du public et des autorités. Ses membres sont principalement des experts à vocation scientifique.

Image : LoveIsAFastSong, photocase.de

Offre de Post-Doctorat en Bioanthropologie

A l'Université de Genève, du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2025 (2 ans à temps complet, contrat renouvelable après la première année). Deadline: 1er septembre 2023.

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Sujet de recherche

Etude paléopathologique des premières sociétés agro-pastorales alpines

Conditions d’engagement

• Être titulaire d’une thèse de doctorat en bioanthropologie (ou équivalent, avec une spécialisation en paléopathologie) depuis moins de 5 ans,

• Avoir d’excellentes aptitudes à travailler en équipe,

• Maîtriser les langues française et anglaise (oral et écrit),

• Résider à Genève ou environs proches lors du contrat,

• Barème salarial du Fonds National Suisse (FNS).

Candidature

Une lettre de motivation, deux lettres de recommandation et un curriculum vitae détaillé sont à envoyer à Dre Jocelyne Desideri (jocelyne.desideri@unige.ch) avant le 1er septembre 2023.

Institution hôte

Laboratoire d’Archéologie africaine et Anthropologie (ARCAN), Section de Biologie, Faculté des Sciences, Université de Genève. www.arcan.unige.ch

Intégration du poste au sein du projet

Le projet de recherche concerne une période de la préhistoire, le Néolithique, qui se développe entre 5500 et 2200 av. J.-C. en Suisse occidentale et qui voit de grands changements dans les modes de vie et les fonctionnements de ses sociétés. Ce sont les premières communautés agro-pastorales helvétiques, pour lesquelles il existe une séquence relativement complète et bien documentée des pratiques funéraires. Un nombre important d’inhumés ont d’ailleurs fait l’objet de recherches, permettant de dresser en partie le portrait de ces populations anciennes. Les comportements alimentaires, les modes de vie et la mobilité de ces premiers agriculteurs-éleveurs sont étudiés ici. Seules quelques études ponctuelles sur ces questions existent à ce jour. Il s’agit donc ici d’acquérir une vision élargie et complète pour comprendre comment ont vécu et évolué ces communautés néolithiques de Suisse occidentale entre les 5e et 3e millénaires. Le premier volet du projet a pour but d’analyser l’évolution des régimes alimentaires et des pratiques de subsistance. Ces thématiques seront traitées à l'aide de deux approches : une approche géochimique isotopique, par l’analyse du carbone, de l’azote et du soufre et une approche paléopathologique pour évaluer l’état sanitaire global à travers les atteintes environnementales et les marqueurs bio-culturels. Le second volet du projet a pour objectif de reconstruire l’histoire du peuplement, en étudiant la mobilité des individus tout au long du Néolithique. Ces thématiques seront traitées à l'aide de trois approches : l’approche géochimique isotopique, par l’analyse du strontium, de l’oxygène et du néodyme, l’étude des variations non-métriques dentaires et la paléogénomique. Le canton du Valais livre des occupations humaines remarquables entre le Néolithique moyen et le Campaniforme. Les découvertes funéraires y sont importantes, tant en qualité qu’en nombre. Cette situation, qui est extrêmement rare et précieuse en archéologie, nous permet de travailler sur des populations provenant d’un territoire défini et se répartissant sur une tranche chronologique sans hiatus majeur. Ce projet de recherche inclut plus de 350 individus comprenant les gisements incontournables et inédits du Néolithique helvétique. Ce projet permettra, à terme, de constituer un référentiel complet de données originales pour une région, ce qui relève d’une situation inédite et exceptionnelle. Le comportement des premières communautés agro-pastorales néolithiques dans leur nouvel environnement sera décrypté; l’information scientifique sera enrichie et affinée par le regard croisé que nous fournira l’apport mutuel des différentes approches complémentaires envisagées.

Teneur du post-doctorat (2 ans)

Dans le cadre du post-doctorat, il s’agit de contribuer à cette thématique majeure en menant à bien l’analyse paléopathologique des individus inclus dans le projet. L’apport paléopathologique permettra non seulement d’identifier l’environnement dans lequel les individus ont vécu (milieux pathogènes, carences vitaminiques ou oligo-élémentaires), mais également de compléter l’image générale de leur environnement bio-culturel (différenciation de l’accès aux ressources ou aux soins). Des études antérieures ont déjà été menées au sein des populations néolithiques de Suisse occidentale. Elles demandent toutefois à être complétées, soit parce qu’elles nécessitent une actualisation des méthodes d’analyse, soit parce qu’elles requièrent des observations supplémentaires - sur les marqueurs bucco-dentaires et les atteintes métaboliques, notamment. Les gisements récemment découverts feront, quant à eux, l’objet d’une étude paléopathologique complète. Les questionnements ont pour but d’évaluer les prévalences et les fréquences des atteintes observées, dans la perspective d’établir un profil sanitaire général de ces populations. Elles seront ensuite mises en lien avec les données issues de la géochimie isotopique pour aborder les problématiques des comportements socio-culturels, tant quant à l’accès aux ressources qu’à leur exploitation.

Catégories

  • Anthropologie